Mon Bol d'Or 2003 (3) |
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Dans les tribunes, excellents commentaires du speaker sur les incidents mécaniques racontés en direct par une équipe qui manifestement connaît son affaire (mieux que la météo). On vibre, on s'interroge avec eux : est-ce grave cette fuide d'huile, non un simple refoulement par le reniflard, la moto peut repartir. Tout ça est passionnant et je retourne au dodo à regret mais demain, il faut repartir. Quelques emplettes dans les boutiques, toutes à coloration moto et retour au campement où les concerts de moteurs vont bon train. Finalement ils s'arrêteront avant 2 heures, le repos du musicien valant bien celui du guerrier.
A trois heures, réveil brutal : des voix, de la chaleur... A travers la toile j'aperçois la lueur jaunâtre d'un feu qui danse. Je saute dans mes bottes, j'ouvre, et là, à 40 centimètre de ma toile en nylon spécial feux de brousse, deux voisins d'occasion installés pendant mon absence sont rentrés et se préparent un gentil feu de bois au mileiu de trois tentes du même matériau. Là quand même, je pousse une gueulante... je ne tiens à tenir le rôle de la merguez dans le film qu'ils se font. Incrédules, mes deux voisins protestent de l'absence de danger. Les incendies du mois d'août sont déjà oubliés. Finalement ils vont poser leur feu plus loin et je peux enfin m'endormir. De temps en temps, une pétarade vient troubler le ronronnement des motos sur la piste. Quelle douceur de se couler sous la couette quand les autres affrontent le froid, la nuit et le brouillard dans une ronde infernale. Finalement, la nuit sera quand même difficile... Je ne m'attendais pas au petit 5° de la fin de nuit et je me suis caillé un max.
Le lendemain, petit tour sur le circuit avant de penser à remballer :il reste 600 bornes et lundi le boulot m'attend. J'écouterai les résultats sur France Info.
La sortie du camps est peu joyeuse. A 12h40, il est déjà à moitié vide. Nul doute que certains n'ont pas vu grand chose des courses : ah bon, le Bol c'est pas une concentre, c'est une course ? première nouvelle !
Ce que l'on découvre des dessous de la fête est un peu attristant. Je ne parle pas des milliers de bouteilles de bières qui jonchent le sol, bien que certains les ait consciencieusement amenées aux containers. Ni des dizaines de milliers de papiers gras qui seront ramassés par le nettoyage. Non, ce qui me choque ce sont plutôt les feux de joies qui ont laissé des restes de pneux ou de pots d'échappement (j'imagine la scène de liesse sur le thème à bas les pots, les pots au feu) et pire, plusieurs carcasses de motos brûlées au terme de beuveries sans fin. J'avoue avoir été choqué par ces témoignages qui me paraissent être ceux d'une violence aveugle et, quelque part, d'une certaine bêtise vaguement inquiétante.
La route du retour sera courte, trop courte. La fin de ce week-end un peu particulier me laissera des sentiments contrastés. J'avoue que je ne connaissais pas certains aspects du monde de la moto. J'ai le sentiment que les fantasmes "Hells Angels" n'ont pas réellement disparu, l'alcool, le machisme (beaucoup de filles se font charrier) et une certaine violence gratuite. D'un autre côté, la généralisation des figures de stunt, cette manie de vouloir mener les moteurs à l'agonie m'interroge sur le rapport de certains à ce magnifique objet de culte qu'est la moto et sur nos modes de défoulement collectif. J'ai eu une voiture brûlée par des voleurs : quel gaspillage de ressources et pour quel plaisir ! Est-ce de l'inconscience, de la méchanceté ? J'ai également vu brûler ma Ducat 350 suite à une chute. Ce fut un crève-coeur. Comment peut on avoir aussi peu de respect d'objets d'une telle valeur. J'avoue ne pas comprendre.
Quand à acheter une moto d'occase, mieux vaut bien la connaître car certain ont de drôles de façon de faire monter les soupapes et les pistons en température de fonctionnement.
Au fait, j'ai essayé de compter les Futura présentes au bol. Je n'ai pa pu aller jusqu'à deux car je n'ai vu que la mienne. Mais avec 150 ventes par an ce n'est pas si étonnant ! D'un côté ce petit aspect élitiste ne me déplaît pas, mais de l'autre j'ai l'impression que beaucoup de motards passent à côté de l'objet de leur rêve.
Après ce périple sans le moindre incident, je suis plus que jamais heureux de mon choix.
Vraiment vive la Futura et vive l'esprit Aprilia. |
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