Mon Bol d'Or 2003 (2) |
|||||||||||||
Retour | |||||||||||||
Quelle n'est pas ma surprise d'assister ensuite au challenge Moto-Revue classic avec des 250 et 350 deux temps d'il y a vingt ans, les dernières depuis longtemps retirées du plateau. Et il n'y a pas que les motos qui sont d'époque : même ce bon vieux Phil Read, héros de ma jeunesse et de l'époque du Continental Circus est présent sur une vieille 350 de grand prix. Moi qui aurait tant aimé le voir au temps de sa splendeur, voilà qu'il m'est offert comme la statue vivante de son glorieux passé... Les petites vielles sont agiles et rapides avec leurs cylindres à trou et la compétition est aussi animée que dans les catégories actuelles, voire plus, car une heure plus tard le challenge 620 Ducati est plutôt décevant : après la Hornet 600 Cup, très disputée (au fait pourquoi courrent ils sur des roadsters même pas carénés ceux-là ?) les motos ont l'air de faire du sur-place dans la ligne droite des stands. Qu'ils sont long ces 600 mètres à la vitesse maxi de 170 ou 180. Très décevant du point de vue du spectacle. Les courses de promosport sont enfin terminées, place à un petit programme de stunt tout à fait éponstouflant avec Phil Blar puis Craig Jones : alors là, c'est du grand art : le stoppie avec une fille sur la roue avant dont la tête est au ras du sol pendant la manoeuvre avec le casque qui fait des étincelles sur le bitume : chapeau, quelle maîtrise... le coup de la moto à 90° qui avance toute seule à la verticale, les burns d'enfer, les wheeling à 4 sur la moto, vraiment étonnant. Ca, c'est du grand spectacle. Mais voilà, le départ du Bol approche et dans les tribunes c'est de la folie (un quart d'heure après le départ, elles seront quasiment vides). Un énergumène à casque jaune garnie d'une ramure de cervidé et de deux défenses de sanglier s'agite dans la foule et assure un spectacle dont l'alcool paraît guider la chorégraphie. Voilà qu'en plus Monsieur Bol d'Or le sélectionne et lui pose une question qui laisserait complètement perplexe la plus part d'entre nous : "Combien y a t'il de pastis dans une bouteille ?". Là, je dois préciser : Monsieur Bol pose des question sur la moto et fait gagner des places à la finale d'un championnat Super Motard à Toulouse. La question est évidemment incongrüe, mais le candidat, au mieux de sa forme, répond avec assurance : "54 doses". Il gagne alors un bouteille de Pastis (eh oui, il n'ira pas à Toulouse) et s'empresse de remettre un petit coup d'ambiance à l'aide de son trophée tout neuf... Après 15 minutes de "Et glou, et glou " et de "T'as que la gueule !" la bouteille est vide et le nouveau héros du Bol 2003 grimpe sur les ballustrades en titubant, manquant de se rompre le coup (il est perché 5 mètres au dessus de la piste et une poignée d'imbécile l'encourragent et l'excitent). Que penser là encore du comportement de nos semblables réunis en foules : inconscience du danger, débilité ou pire encore... Enfin quelqu'un de sensé l'aide à descendre. Pendant ce temps, les accès aux tribunes continuent à vomir des flots de spectateurs qui s'installent sur les marches ou restent debout, provoquant la fureur de ceux qui, arrivés avant, se sentent baffoués dans leur intelligence qui leur avait fait prévoir l'affluence (Conseil : si vous voulez des places assises, pointez vous avant 10 heures 30 pour un départ à 15 heures et ne vous mettez pas à hauteur des accès). Enfin, c'est le grand moment. Après deux tours de chauffe, les motos sont rangées en face des tribunes, les pilotes se placent derrière la ligne blanche de départ. A 15 heures tapantes c'est le top départ. Chacun s'élance dans un attirail qui n'est guère fait pour la course à pied... mais la tradition du Bol c'est quelque chose. On saute sur les motos qui démarrent comme les nôtres au démarreur électrique (domage qu'il n'y ait plus la petite séance de kick de mes vingt ans) et s'élancent dans des trajectoires acrobatiques lorsque les derniers sont en mouvement avant leurs prédesseurs dans l'ordre de la ligne de départ. La grande courbe est avalée dans un immense paquet dont on se demande encore comment ceux qui sont au milieu peuvent trouver une trajectoire correcte.. tout ça tient du miracle ou de l'équilibrisme. Moi aussi, je quitte la tribune car il y a des endroits bien plus intéressant sur le circuit, notamment toute la partie haute de laquelle on voit pratiquement 75 % de la piste. Il est rapidemment évident que, par rapport aux courses du matin, on a changé de dimension alors que les machines qui sont en piste sont faites pour tourner sans panne pendant 24 heures. Il y a trente ans on commençait à peine à développer des machines de courses pour l'endurance (Japauto notamment) et la pluspart des modèles étaient des modèles de route améliorés et préparés pour la course. Actuellement, les Yamaha R1 et Suzuki GSXR 1000 sont de vraies machines de course bridées pour la route. En fait le plateau est presque exclusivement composé de ces deux modèles au point qu'on se croirait à nouveau dans une épreuve de promo-sport. C'est un peu dommage. Un représentant de Honda France promet qu'ils seront présent en 2004 avec leur nouvelle CBR 1000 et il semble que Kawa, qui n'alignait que 3 ZX9R fera de même. Quand aux européens, leurs bicylindres n'ont aucune chance. De mon poste d'observation j'essaie de suivre la course, mais au bout de quelques tours, les premiers (les Suz 1 et 2 du SERT) ont déjà rattrapé les derniers et les choses deviennent très difficiles à suivre pour le spectateur. D'autant que le bruit des échappements couvre le plus souvent les hauts-parleurs sensés porter la parole du commentateur. Je me contente donc d'admirer les trajectoires, les freinages de folie avec les roues arrières qui se balladent à la limite du décrochage, les sorties de virage violentes, pilotées tout en finesse entre dérapages et précaires stabilités d'assiette. JMBayle sur la Suz n°2 me paraît être celui dont le pilotage est le plus agressif. Le soleil s'est levé, le temps est doux comme il peut l'être dans la Nièvre à cette époque, avec un petit fond de fraîcheur (5° la nuit du Samedi), les motos tournent bien, j'essaie de suivre la 68, celle du concessionnaire Yamaha de Narbonne que je connais un peu mais elle ne finira pas. Puis tout à coup une première chute au Château d'eau, qui sera suivie de nombreuses autres (à faible vitesse : 60 à 70). La roue avant qui part dans un angle impossible : imparable. Original, deux concurrent chutent l'un derrière l'autre. Après que la machine du second ait évité le pilote tombé le premier (Ouf..., c'est passé près), elle vient se garer près de sa consoeur, en épi, comme à la parade. Personne n'aura eu de mal. Sauf peut être un commissaire qui, relevant une moto tombée que son pilote essayait de redémarrer se prendra un retour de flamme d'un bon mètre. J'ai vu cet homme faire un bond réflexe étonnant dans sa lourde combinaison blanche. J'imagine qu'il s'est dit qu'il avait eu chaud... Petit tour au Concert le soir... Iggy Pop and the Stooges... C'est du délire sur la pelouse devant la scène. Manifestement beaucoup de monde connaît et apprécie. L' "iguane" se démène comme un diable devant son micro dans un concert de basses extrêmes. Ca tremble de partout, c'est sûremment super, mais ça ne me branche pas. Je traverse les passerelles (pénibles les passerelles) pour aller voir un peu les stands de nuit. Je m'arrête prendre un choucroute, mon seul plat chaud dans cette virée : gling : 15 € par ici la monnaie; un conseil n'offrez pas à manger à vos potes sous peine de rentrer à la poussette. |
|||||||||||||
|
|||||||||||||